2016.05.11, 10:15 AM
À partir de recherches de terrain et d'entretiens réalisés auprès de travailleurs libérés du « travail esclave » rural, et d’acteurs sociaux engagés dans la lutte contre celui-ci, cette communication se propose de réfléchir aux conditions socio-historiques et aux dimensions subjectives ayant permis l’émergence de cette forme d’exploitation et sa « naturalisation » (Souza,2006). Pour cela, après avoir présenté les caractéristiques du « travail esclave » et l’histoire de sa reconnaissance progressive par l’État brésilien, nous reviendrons sur la manière dont les travailleurs ruraux brésiliens ont été socio-historiquement construits comme une population subalterne et des « alter inégaux » ou des citoyens inférieurs dans la société brésilienne (Martig,2014; Sales,1994). Il s’agira ainsi de tenter de saisir les dimensions subjectives de la servitude en s’intéressant à la manière dont la résignation face à une situation de servitude peut être pensée en termes de perceptions de soi comme inférieur ou inégal et peut être comprise en termes de (non) performativité des droits et de défaut de citoyenneté. Nous chercherons ainsi à saisir les différents éléments, notamment liés à la construction de la subjectivité, à l’origine de la « naturalisation » du « travail esclave » au Brésil permettant ainsi de comprendre la nécessité pour les acteurs sociaux engagés dans la lutte contre le « travail esclave » de dénoncer cette forme de « travail forcé » comme un intolérable moral…
ACFAS 2016
Montréal
Canada
General relevance - all sectors
Mambabatas, Mamamahayag, Pampublikong Kamalayan, Mananaliksik, and NGO / komunidad group / network ng pagkakaisa
Regional relevance
Pranses