Québec adopte un règlement pour mieux exploiter les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires
- Date
2025-02-26
- Auteurs
FTQ
- Texte complet
Ce gouvernement a complètement perdu la tête
Montréal, le 26 février 2025. – La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) n’en revient tout simplement pas de la façon de faire de ce gouvernement. En cachette, pour ne pas dire en hypocrite, Québec annonce ce matin dans la Gazette officielle qu’il modifie un règlement qui imposait une interdiction d’embauche des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires aux employeurs condamnés pour discrimination ou pour des infractions aux lois du travail, ou qui ne respectaient pas les conditions d’emploi de leurs travailleurs et travailleuses. Alors que l’interdiction était auparavant d’une durée de deux ans, elle sera dorénavant de six mois seulement.« C’est un vrai scandale. Le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, et le gouvernement de la CAQ font une passe sur la palette à des employeurs voyous en supprimant un incitatif au respect des travailleurs et travailleuses, et des lois qui les protègent. Les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires avec permis fermés ne sont pas du bétail », déclare le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.
« Tout le monde le sait, les travailleuses et travailleurs étrangers soumis à un permis fermé sont non seulement susceptibles d’être victimes d’abus, mais c’est aussi un fait, ils le sont. Une situation qui a même été dénoncée par le rapporteur des Nations unies qui a qualifié leur situation de “terreau fertile pour l’esclavage moderne”, rien de moins; constat qui a été réitéré récemment par Amnistie internationale. Que fait ce gouvernement ? Il aime les employeurs délinquants, il leur dit, ce n’est pas grave, vous exploitez les travailleurs et travailleuses, pas de problème, vous pouvez en recruter davantage. C’est méprisant et insultant », ajoute le secrétaire général.
À quel intérêt privé le ministre Roberge répond-il en modifiant ainsi ce règlement ? Quels employeurs lui en ont fait la demande ? En réduisant la période d’interdiction de deux ans à six mois, le gouvernement envoie un message clair : les employeurs fautifs n’ont pas à craindre de véritables conséquences.
« Au lieu d’obliger les employeurs à se conformer aux lois et règlements, on ouvre grandes les portes aux abus. En plus, cette modification arrive sans aucune consultation des travailleurs et travailleuses, alors que ce gouvernement avait justement prévu une consultation sur la planification de l’immigration au printemps. Le jupon patronal de ce gouvernement ne fait pas que dépasser, il s’en drape sans gêne. Ça suffit, la FTQ réclame immédiatement le retrait de cette insultante modification réglementaire et demande une consultation pour bien exposer les enjeux des travailleuses et travailleurs immigrants temporaires avec permis fermés. C’est tout ça l’impact des permis fermés, ça ouvre la porte aux abus. C’est pour ça, entre autres, que nous demandons que les permis fermés soient abolis », conclut Denis Bolduc.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.
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