- Date
2013-02-22
- Auteurs
Naveen Murthy
- Résumé
Les entreprises agricoles de la région perdent de plus en plus de main-d’œuvre au profit des minières.
- Titre du journal
L'Écho Abitibien
- Texte complet
VAL-D'OR - Face aux salaires élevés qu’offrent les minières, les entreprises agricoles de l’Abitibi n’auront bientôt plus le choix de se tourner vers des travailleurs étrangers pour combler le manque de main-d’œuvre locale.
«Les minières ont un bon effet économique, mais draine de la main-d'œuvre qui pourrait être affectée à d'autres secteurs économiques», a résumé le directeur du CLD de La Sarre, Jean Séguin. Les propos de M. Séguin font écho d’un sentiment général à travers la région. Il y a une pénurie générale de main-d’œuvre dans les secteurs non miniers, en grande partie explicable par les salaires qu’offrent les minières. Éventuellement, les acteurs agricoles de l’Abitibi s’accordent pour dire que cela forcera les autres secteurs d’activité à se tourner vers l’extérieur pour combler les postes vacants, comme cela se produit ailleurs au Québec.
Une différence de production qui masque l’inévitable
Pour le moment, le type de production en Abitibi n’en est pas une qui demande une grande quantité de main-d’œuvre. En effet, l’Abitibi est une région de production laitière, céréalière et bovine. Celles-ci demandent une forte mécanisation, mais peu de main-d’œuvre. Pourtant, même ce peu de main-d’œuvre est dur à combler. «On fait de l'affichage de poste, on a des programmes d'apprentissage en milieu de travail pour former la main-d'œuvre, on essaye de recruter et il y a de moins en moins de personnes intéressées», a indiqué la coordonnatrice au centre d’emploi agricole de l’UPA-Abitibi, Linda Lavoie.
Même son de cloche dans la foresterie. Le superviseur régional pour les travaux sylvicoles de reboisement et débroussaillage à la ferme La foret de demain, Éric Chamberland, confirme l’exode des employés vers le milieu forestier. Depuis moins de cinq ans, la ferme comble son trou de main-d’œuvre avec des travailleurs étrangers à hauteur de 30%.
Regards tournés vers le sud
De fait, se tourner vers l’extérieur de la région pour des forces humaines deviendra inévitable. Pour l’instant, il y a peu de travailleurs saisonniers en Abitibi. Une seule ferme en engage, la Ferme du Montreuil. «C'est un phénomène qui va en grandissant et de plus en plus on va faire affaire avec eux», a expliqué un des propriétaires de la ferme, Jeannot Côté.
Et, même si on prévoit que l’agriculture en Abitibi restera peu maraichère, l’appel à ces travailleurs se fera sentir pour combler d’autres postes. «L'immigration sera un enjeu vraiment important dans le futur. Je ne vois pas tant d'opportunités pour les travailleurs saisonniers, mais d'avoir des employés issus de l'immigration dans des emplois permanents, ça va devenir incontournable dans les prochaines années», a expliqué le directeur de la société de développement du Témiscamingue, Guy Trépanier. On parle ici d’emplois comme opérateur de machineries lourdes ou soudeurs ou d’emplois dans le domaine des productions laitières.
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- Secteurs économiques
Agriculture and horticulture workers, Underground mine service and support workers et Oil and gas well drilling and related workers and services operators
- Pertinence géographique
Quebec
- Langues
Français