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2014
Jelena Atanackovic et Ivy Lynn Bourgeault
Major changes to the Live-in Caregiver Program are required in order to improve the economic
and social integration of these migrant workers before and after their participation in the program.
D’importantes modifications doivent être apportées au Programme concernant les aides familiaux
résidants afin d’améliorer l’intégration économique et sociale de ces travailleurs migrants, avant
et après leur participation au Programme.
Contrairement à la plupart des autres travailleurs étrangers temporaires au Canada, les participants au Programme concernant les aides familiaux résidants (PAFR) peuvent faire une demande de résidence permanente lorsqu’ils ont totalisé 24 mois de travail rémunéré sur une période de quatre ans. Le PAFR a été créé en 1992 pour remédier au manque d’aides familiaux résidants prenant soin des personnes dépendantes. On estime que 17 500 anciens aides familiaux, y compris leurs conjoints et personnes à charge, seront admis comme résidents permanents en 2014.
Pourtant, on trouve peu d’études consacrées à l’intégration économique et sociale des travailleurs après leur participation au PAFR ou à l’incidence des différents types de soins (aux enfants, aux personnes âgées ou aux personnes handicapées) sur cette intégration. La présente étude vise à combler cette lacune par une recherche qualitative approfondie, fondée notamment sur des entrevues et des groupes de discussion avec 58 aides familiaux résidants.
Selon l’une de ses conclusions clés, le statut temporaire des aides familiaux et l’obligation d’habiter chez leur employeur s’accompagnent souvent de conditions de travail inéquitables et même d’exploitation (des heures supplémentaires non rémunérées, par exemple). Les auteures démontrent aussi que les aides familiaux qui s’occupent d’enfants sont plus souvent confrontés à des employeurs qui ne respectent pas leurs obligations contractuelles que ceux qui prennent soin de personnes âgées. Ces derniers sont toutefois moins libres de leurs déplacements et plus isolés socialement, puisqu’ils doivent rester en permanence auprès de leurs clients.
Parmi les facteurs qui entravent l’intégration économique des travailleurs après leur participation au PAFR, citons la perte de reconnaissance des formations et des compétences acquises, la durée et le coût des processus de perfectionnement professionnel, et le faible recours aux services d’établissement. Quant à leur intégration sociale, elle semble freinée par leur attachement à leurs propres réseaux ethnoculturels et par la complexité des procédures d’obtention de la résidence permanente et de réunification des familles.
Pour améliorer l’intégration économique et sociale des aides familiaux pendant leur participation au PAFR, l’étude propose de supprimer l’obligation qui leur est faite d’habiter chez leur employeur. Les aides familiaux seraient ainsi moins susceptibles de subir certaines des conditions de travail inéquitables qu’ils ont signalées. Les auteures suggèrent aussi d’examiner la possibilité de permettre aux aides familiaux de faire une demande de résidence permanente dès leur arrivée au Canada.
Notant que le gouvernement fédéral a apporté en 2013 certaines modifications réglementaires au Programme des travailleurs étrangers temporaires, les auteures plaident en outre pour une application renforcée des normes d’emploi et du travail, y compris par les provinces. Elles recommandent enfin de supprimer l’obligation pour les aides familiaux participant au PAFR d’obtenir un permis d’étude pour des cours à unités de plus de six mois, et de mieux financer les organismes d’aide aux immigrants afin que ces travailleurs, tout comme les anciens aides familiaux, aient plus facilement accès à leurs services.
IRPP Study
No 46
Occupations in services - Domestic work
Policy analysis
Chercheurs et ONG/groupes communautaires/réseaux de solidarité
Colombia et Peru