Extradition de deux réfugiés basques - Les avocats contestent la décision du ministre de la Justice
- Fecha
2003-09-20
- Autores
Nathaëlle Morissette
- Titular
La Presse
- Page numbers
A15
- Lugar de publicación
Montreal
- Texto completo
CONVAINCUS que leurs clients sont victimes d'une injustice, les avocats des deux réfugiés basques Gorka Perea Salazar et Eduardo Plagaro Perez De Arrilucea déposeront en Cour d'appel une demande de révision judiciaire à la suite de la décision du ministre de la Justice, Martin Cauchon, jeudi, d'autorisé leur extradition.
Les avocats disposent d'un délai de 30 jours pour formuler leur demande. "La décision (de M. Cauchon) viole la Charte canadienne des droits et libertés, qui stipule que toute personne a droit à la vie, à la sécurité et à la liberté", a mentionné hier Pierre Poupart, l'un des avocats des deux réfugiés, en point de presse.
Dans une lettre adressée aux avocats, M. Cauchon a pour sa part écrit: "J'ai conclu qu'il n'a pas été établi que l'extradition de vos clients aura pour effet de les exposer à un risque sérieux de torture, à une situation inacceptable ou qui choque la conscience."
Il lui aura fallu deux ans avant de rendre sa décision. Salazar et Arrilucea, présentement incarcérés au Centre de détention de Rivières-des-Prairies, doivent maintenant retourner en Espagne, leur pays d'origine, où ils avaient été condamnés à six et sept ans de réclusion pour incendie criminel, délit qu'ils affirment ne pas avoir commis.
Les deux hommes, arrivés à Montréal en 1997, disent avoir été victimes de torture en Espagne. En 2001, le gouvernement espagnol a présenté une requête en extradition. Gorka Perea Salazar et Eduardo Plagaro De Arrilucea ont donc été arrêtés par la GRC et incarcérés. Tous les événements survenus ainsi que l'annonce du ministre, jeudi, n'ont toutefois pas découragé les principaux supporters des réfugiés. "On va réagir contre cette décision, assure Véronique Gauthier, porte-parole du Comité d'appui aux prisonniers politiques basques et copine de M. Salazar. En plus de demander une révision judiciaire, nous allons faire des démarches pour qu'ils obtiennent une libération conditionnelle. Nous sommes même déterminés à nous rendre jusque devant la Cour suprême."
Présent à la conférence de presse, Daniel Turp, député péquiste de Mercier, a dit ne pas comprendre le motif de M. Cauchon, qui invoquait, dans le compte rendu de sa décision, qu'il n'était pas dans l'intérêt du Canada de devenir un refuge pour ceux qui fuient la justice. "Ce n'est pas la justice qu'ils ont fuie, c'est la torture", estime M. Turp.
L'un des administrateurs de la Table de concertation au service des réfugiés et immigrants, Bernard Bohmert, croit pour sa part que le ministre Cauchon a mis trop de temps avant de se prononcer. Il se dit très inquiet. "Je ne crois pas que ces deux hommes vont obtenir gain de cause en Cour d'appel. J'ai bien peur qu'ils soient renvoyés dans leur pays."
Patrick Charette, porte-parole au ministère de la Justice, a assuré que le ministre Cauchon voulait prendre tout le temps nécessaire pour examiner le dossier avant de rendre une décision. "Maintenant que c'est fait, il ne reviendra pas en arrière."
Malgré tout, Gorka Perea Salazar et Eduardo Plagaro Perez De Arrilucea semblent garder bon espoir de demeurer ici. "C'est moi qui leur ai annoncé la nouvelle à propos de la décision de M. Cauchon, mentionne Véronique Gauthier. Pour eux, ce n'était pas une grande surprise, car ils appréhendaient le pire. Maintenant, on se relève les manches, et on continue."
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