2018-06-14
Que ce soit les travailleurs migrants dans les champs agricoles ou les nounous dans une maison familiale ou encore des jeunes femmes autochtones dupées ou victimes d’exploitation sexuelle, le trafic de personnes a changé de visage dans le monde et le Canada ne fait pas exception.
Officiellement, au pays, le nombre de victimes de la traite des personnes en 2014 a été de 110, dont la plupart était des femmes (67), suivies par les filles (33), selon les derniers chiffres de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Toutefois, ceux qui travaillent avec des personnes vulnérables dans le pays croient que ce nombre ne serait que la pointe de l’iceberg, puisque des personnes victimes d’autres types d’abus et d’exploitation pourraient également être des victimes collatérales de la traite.
Pour comprendre ce phénomène complexe et difficilement quantifiable et pour offrir une aide à ceux qui pourraient en être victimes, une coalition d’organisations communautaires dans la ville de Toronto, dirigé par le centre de soutien du centre des réfugiés FCJ Refugee Centre ont organisé récemment le forum Déconstruire la traite des personnes : explorer le spectre de l’exploitation et protéger les survivants.
Radio Canada International a parlé à Loly Rico, codirectrice du FCJ Refugee Centre. Elle explique de quelle manière le trafic des personnes peut aussi comprendre l’abus ou l’exploitation de travailleurs temporaires.
« Notre objectif est de déconstruire le concept de traite de personnes pour pouvoir analyser les diverses manières d’exploitation qui existent. On ne parle pas ici que de l’exploitation sexuelle, le travail forcé ou les mariages forcés. Nous évoquons des situations dans lesquelles les autorités officielles peuvent être impliquées sans le savoir. Un exemple de ceci est le programme des travailleurs temporaires qui donne parfois l’occasion à des abus puisque les personnes sont affectées à un seul employeur. C’est le cas des travailleuses domestiques ou des travailleurs agricoles temporaires. Ce type de situation rend vulnérables ces personnes. Nous voulons également parler d’exploitation parce que de nos jours elle ne prend pas que la forme d’une personne enchaînée comme on voit à la télévision. L’exploitation peut prendre plusieurs formes. Et les personnes qui en sont victimes peuvent trouver de moyens de faire prévaloir leurs droits. »
Loly Rico, codirectrice du FCJ Refugee Centre de Toronto
La traite de personnes est très difficile à mesurer. Le gouvernement ontarien a lancé en 2018 un projet gouvernemental pour quantifier les cas de traite de personnes. Pour ce faire, des organisations telles que le FCJ Refugee Centre ont été mises à contribution. Ce projet a documenté 20 cas de traite sur son territoire depuis le début de 2018.
Si une personne croit qu’elle est victime d’un type d’abus qui pourrait apparaître avec la traite des personnes, elle peut obtenir de l’aide. Loly Rico insiste pour que les personnes qui se sentent vulnérables entrent en contact avec les agences qui peuvent les soutenir.
L’Association canadienne d’échec au crime une ligne nationale de plainte qui met à la disposition de toute personne ayant des informations sur des crimes, des témoins ou des victimes : 1 800 222-8477
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