2014-03-20
Martine Giguère
L’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) a reçu un mandat unanime de ses membres, lors de l’assemblée générale extraordinaire d’hier, pour négocier auprès du prochain gouvernement.
La Terre de chez nous
L'AMPQ souhaite que le gouvernement du Québec remplace l’article 21(5) du Code du travail par un droit d’association tel qu’il est autorisé en Ontario.
Les dirigeants de l’APMQ demandent à ses membres d’interpeller, d’ici le 7 avril prochain, tous les députés sortants et les candidats aux élections provinciales afin de les informer des impacts de la syndicalisation des travailleurs agricoles.
En fait, un plan d’action bien défini a été présenté aux producteurs maraîchers. La sortie, la semaine dernière dans les médias, a permis à l’APMQ de sensibiliser la population aux impacts de la syndicalisation des travailleurs agricoles sur leur secteur d’activité. En plus d’interpeller les candidats aux élections en région, l’APMQ planifie une action publique de grande envergure d’ici la fin des élections et une autre après le 7 avril.
Les producteurs maraîchers ont l’appui de l’Union des producteurs agricoles (UPA). « Le conseil général de l’UPA a reçu les chefs des différents partis en début de semaine et l’enjeu de la syndicalisation a été abordé. On leur a demandé de se prononcer sur le sujet », a précisé à l’assemblée le président de l’UPA, Marcel Groleau. Et tous les chefs de parti se sont dits prêts à ramener l’équivalent de l’article 21(5). Rappelons que le PLQ avait déposé un projet de loi en ce sens en février dernier et que la CAQ y était favorable. « On est tous ensemble dans ce dossier et on va continuer les démarches avec vous », a affirmé Marcel Groleau devant quelque 300 producteurs maraîchers.
Impacts de la syndicalisation
« Lorsqu’elles s’approvisionnent au Québec et en Ontario, les grandes chaînes d’alimentation payent le même prix pour les fruits et légumes. Elles ne payeront pas plus cher sous prétexte que le coût de la main-d’œuvre est plus élevé ici », lance le directeur général de l’APMQ, André Plante. Le secteur horticole génère 1 milliard de dollars au Québec, tandis qu’en Ontario, il représente près de 2,5 milliards de dollars par an. Depuis 10 ans, le Québec perd de 1 à 1,5 % de parts de marché vers l’Ontario. « C’est 7,5 millions de dollars par an de perte de marché à l’Ontario », spécifie André Plante. Une hausse du coût de la main-d’œuvre aurait un impact économique important sur la rentabilité des entreprises horticoles. « Le coût de la main-d’œuvre représente 50 % du coût d’exploitation d’un producteur maraîcher », rappelle André Plante.
Si la syndicalisation des travailleurs agricoles se concrétise, certains producteurs maraîchers risquent de devoir réorienter leur production. Une réalité, affirme André Plante, car certains producteurs maraîchers ont déjà commencé à cultiver des grandes cultures dans leur champ. « Nous sommes otages d’un système de distribution qui est canalisée à 70 % par trois géants de l’alimentation », soutient M. Plante. En fait, les exigences, entre autres de qualité, de salubrité et de traçabilité, font en sorte qu’il est de moins en moins intéressant pour les producteurs maraîchers de vendre au gros.
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