2012-06-01
Lambert Opula
Focus Express
CAMO-Personnes immigrantes
Avec le Plan Nord, c’est un Québec où les entreprises sont déjà confrontées à la pénurie de la main-d’œuvre qualifiée qui investit pour valoriser des ressources minérales, forestières et énergétiques des régions ciblées. Dans ce contexte, les investisseurs intéressés doivent scruter les stratégies qui se mettent en place pour soutenir leurs besoins de dotation.
Nous faisions part, dans notre édition précédente, de l’intérêt du CAMO-PI à lancer un débat public sur la contribution de la main-d’œuvre immigrante au développement du Plan Nord. À ce souhait, s’ajoute maintenant un suivi rigoureux sur cette question qui demeure sans développement.
Le Québec affecte déjà des ressources financières importantes1 soit, 1,625 milliard de dollars à consentir entre 2011 et 2016 à des mesures prévisionnelles de soutien à la formation et à l’embauche de la main-d’œuvre par les entreprises. De ces montants, 382 millions seraient alloués à des mesures sociales. Dans la foulée, le Ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale (MESS) a annoncé à cet effet une enveloppe2 de 65 millions de dollars. Les jeunes autochtones résidant sur les territoires du Plan Nord et les travailleurs québécois devant migrer à partir des régions du Sud en constituent les destinataires. Les groupes ciblés peuvent-ils offrir un bassin suffisant de main-d’œuvre? Des mesures complémentaires visant l’insertion professionnelle des immigrants au Nord ne viendraient-elles pas maximiser les chances de succès? Autrement dit, peut-on réaliser le Plan Nord sans un volet intégration des immigrants économiques?
À cause des migrations pressenties de nombreux travailleurs québécois en raison des salaires alléchants qui y sont prévus, des milieux syndicaux prennent déjà position contre le recrutement des travailleurs temporaires à l’étranger3 . Comment pourrait-on présager des écarts positifs, le moment venu, entre les flux migratoires des travailleurs annoncés et les effectifs qui arriveront réellement au Nord? Déjà, en ce moment au Sud, certaines municipalités confrontées à la pénurie de la main-d’œuvre qualifiée craignent une déstructuration accentuée de leurs économies au profit du Plan Nord. Par ailleurs, il n’est pas certain, non plus que le recul de l’âge de départ à la retraite puisse contribuer aussi à la satisfaction des besoins d’embauche en pensant aux conditions climatiques vigoureuses du Nord. On annonce déjà, certes, l’arrivée de certains travailleurs immigrants4 dans les régions concernées. Mais, quel sera le rapport réel entre l’offre et la demande de la main-d’œuvre qualifiée dans ces régions à l’absence d’un volet immigration dans la politique de développement des ressources humaines?
Dans le but de palier à cette préoccupation pertinente, le CAMO-PI suggère la nécessité d’intégrer de mesures spécifiques d’insertion des immigrants qualifiés aux emplois attendus au Nord, comme elles l’ont été dans les cadres respectifs du Pacte de l’emploi, en 2008, et du Pacte de l’emploi Plus, en 2009. Quelle place va-t-on donner aux immigrants dans le Plan Nord? Cela implique l’urgence pour le MESS de dégager une enveloppe destinée à la création des capacités d’accueil, d’intervention au titre de formation et d’accès des immigrants qualifiés à l’emploi au Nord. Le Comité d’adaptation de la main-d’œuvre pour les personnes immigrantes offre son expertise pour la mise en œuvre d’une stratégie gagnante.
Trades, transport and equipment operators and related occupations - general and Other
Policy analysis and Support initiatives
(Im)migrants workers, Policymakers, Journalists, Public awareness, Employers, agencies and their representatives, Researchers, Unions, and NGOs/community groups/solidarity networks
Quebec
Law, Management of human resources, and Political science
French